Depuis mon adolescence, je vais voir les films en salle. J’ai beaucoup fréquenté le Ciné Poche et les Cinéastes depuis ces 20 dernières années. Je préfère voir un film en salle, car cela n’a rien à voir avec un petit écran. En salle, il y a une atmosphère particulière, la salle noire, la dimension de l’écran et possibilité d’échange avec les autres spectateurs. N’ayant plus la possibilité de voir, comme tout un chacun, un film, et afin de ne rien perdre de celui-ci, j’ai eu la chance que les Cinéastes se soit doté de l’audiodescription (AD). Le principe d’audiodescription a été inventé au cours des années 1970 par le frère de Francis Ford Coppola. En France, elle est arrivée à la fin des années 1980 et le premier film audio décrit fut Indiana Jones et La Dernière Croisade de Steven Spielberg.
Comment l’audiodescription fonctionne-t-elle ?
L’Audiodescription est une voix narrative et descriptive qui s’ajoute à la bande son d’un film (dialogues, bruitages, musique) afin de permettre à un public atteint d’un handicap visuel de mieux comprendre le film. L’AD décrit les personnages avec leurs caractères physiques, leurs vêtements ainsi que leurs attitudes ; les lieux comprenant les paysages, les lieux, les intérieurs et l’architecture et l’action du film. L’écriture d’une AD pour un film dure environ une semaine. L’AD est ensuite lue à une personne en situation de handicap visuel afin d’indiquer les changements éventuels à effectuer. Ces échanges sont extrêmement importants dans le but d’obtenir la meilleure AD possible. L’adaptateur peut rencontrer des contraintes comme ne pas parler plus fort que les comédiens ; être concis pour ne pas chevaucher l’AD avec la bande-son ; adapter son écriture en fonction du film.
Ce qui est compliqué, c’est lorsqu’un film a beaucoup de bruitage. Je me souviens d’Old Boy de Park Chan-Wook où la description était difficile en raison des différents combats d’arts martiaux. Old Boy ne fut pas la pire AD vécue. Cela a été le cas l’an dernier pour Daaaaaali ! de Quentin Dupieux. Six acteurs jouent le célèbre peintre. L’AD dit Dali 1 puis Dali 3 Dali 6… Ce fut un enfer pour s’y retrouver ! Les deux meilleurs AD que j’ai suivis sont celles de Douleur et Gloire de Pedro Almodovar que j’ai vu en AD dans un premier temps. Je trouve le film extrêmement émouvant et grâce à l’AD, je vois les couleurs du film et ressens le film de façon plus forte. La seconde AD est celle de Rendez-vous avec Pol Pot de Rithy Panh. Le film a une grande partie visuelle se passant au Cambodge et l’AD rend fidèlement compte des détails de l’environnement local et cela m’a permis de me plonger encore un peu plus dans le film qui est émouvant. L’ensemble des films doivent être audio décrits selon la loi. Ce n’a toutefois pas toujours le cas en fonction de la provenance des films et des moyens financiers des distributeurs.
Pour terminer, si vous êtes en situation de handicap visuel, n’hésitez pas à utiliser l’audiodescription. Si l’AD rencontre encore plus de succès les Cinéastes pourraient s’équiper davantage ! Je tiens à saluer les efforts menés depuis un certain temps et qui fait que je viens dans ces salles dès que je le peux. Je tiens, également à vous informer qu’un système existe pour les personnes en situation de handicap auditif.
Vive les Cinéastes !