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Le Ciné-Poche

Toute une histoire...
Enquête
Publié le 06 . 03 . 2025
Rédactrice : Christine Coubard
Christine Coubard, bénévole au sein de la commission bénévole du cinéma Les Cinéastes " Les Prog'amateurs " nous emmène dans la chronologie des cinémas du Mans, et en particulier dans celle du Ciné-Poche, la salle de cinéma art et essai de la MJC Jacques Prévert.

Un peu d’histoire…

Nous fêtions l’année dernière les 20 ans du cinéma Les Cinéastes, mais où les Manceaux allaient-ils voir des films art et essai avant 2004 ?

On pense bien sûr au Ciné-Poche, installé dans les locaux de la MJC Jacques Prévert, dans le Vieux- Mans (97 Grande Rue). Mais le goût des Manceaux pour le cinéma remonte à bien plus longtemps. La première expérience cinématographique a lieu le 29 juin 1896 lorsque la tournée du cinématographe, invention des Frères Lumière, s’arrête quelques jours au Mans. Au cours de la séance qui dure une vingtaine de minutes, les spectateurs découvrent 10 films. C’est l’émerveillement !

À la fin du 19ᵉ et au début du 20ᵉ siècle, le cinéma est ambulant et est souvent proposé par les forains. Le premier cinéma permanent ouvre ses portes au Mans le 11 avril 1908, place de la République. C’est le cinéma Théâtre Pathé (hé oui, déjà Pathé !)

Au milieu des années 30, l’Office Cinématographique de la Sarthe propose la location de bobines de films, ce qui va contribuer, les années suivantes, au développement des ciné-clubs, principaux vecteurs de diffusion de films art et essai auprès des Manceaux et des Sarthois.

Au début des années 60, Le Mans compte jusqu’à 11 salles de cinéma réparties dans toute la ville. Des films art et essai sont ponctuellement programmés au Palace (104 avenue Thiers, 1920-1988) à l’Eden (21 rue Beauverger, 1953-1991) ou l’ABC (6 rue des Minimes, 1955-1985).

Le cinéma Le Pâtis (38 rue d’Eichthal, 1942-1983), géré par l’association d’éducation populaire St Lazare est le premier à prévoir systématiquement des séances Art et Essai dans sa programmation hebdomadaire, ce qui lui vaudra d’être le plus ancien cinéma labellisé Art et Essai du Mans. Nous sommes en 1963. En 1967, l’Eden puis L’ABC en 1971, suivent cette voie.

En 1978, l’association « Cinéma Public » est créée pour rassembler les structures de diffusion du cinéma qui sont gérées par des associations subventionnées par les collectivités locales.

1978 est aussi l’année où la MJC Jacques Prévert, ouvre dans ses murs sa première salle de cinéma de 99 places. Le ciné-Poche est créé. La salle est inaugurée le 29 octobre 1978. La première séance publique a lieu le 12 décembre 1978 avec à l’affiche le film Barberousse d’Akira Kurosawa.

À cette même époque le cinéma Le Pâtis rencontre des difficultés financières. Il est contraint de fermer ces portes jusqu’à sa reprise par la MJC Jacques Prévert et sa réouverture le 30 septembre 1981.

Avec ses deux cinémas, la MJC Jacques Prévert fait le choix, plutôt que doubler les films sur les deux lieux, de mettre en place un partage de la programmation de films Art et Essai en les rendant complémentaires. Ainsi, au Patis sont diffusées les nouveautés (des films « d’appel » à destination des adultes et des enfants), les « grandes rééditions » et les reprises. Au Ciné-Poche, sont programmés des films plus élitistes et culturels, des films labellisés « recherche », et les « classiques du cinéma ». La programmation est complétée de films « en prolongation du Patis », qui en raison de leur succès, sont repris à l’affiche du Ciné-Poche. Malheureusement, la situation financière ne permet pas de conserver les deux lieux et le cinéma Le Pâtis ferme définitivement en 1983. Aujourd’hui, Le Pâtis est devenu un cabaret.

Les premières années, le fonctionnement du Ciné Poche s’appuie sur des bénévoles qui assurent ponctuellement la caisse, le contrôle de billets ou la vente d’affiches, comme c’était le cas au Pâtis.  En mars 1990, une seconde salle de 77 places ouvre au Ciné-Poche

L’ouverture du cinéma Les Cinéastes, nouveau cinéma d’art et essai plus accessible, au cœur du centre-ville et plus moderne, va progressivement condamner le Ciné-Poche qui rencontrait déjà des difficultés économiques depuis quelques années. Jusqu’en 2006, le Ciné-Poche parvient à maintenir une programmation hebdomadaire grâce à un comité de soutien et à l’appui de la MJC Jacques Prévert qui gère les deux cinémas.

A partir de 2006, le Ciné-Poche continue de recevoir un public cinéphile à l’occasion d’évènements ponctuels dans le cadre de festivals tels que Chroma ou Seconde zone ou organisés par des associations comme les Abobinables (association universitaire autour du cinéma, de la photographie et du court-métrage) ou Bis Not Dead, promouvant le cinéma de genre.

Et aujourd’hui, que devient le Ciné-Poche ?

Pour le plus grand plaisir des membres de la commission des Prog’amateurs, une des 2 salles est encore accessible et équipée d’un projecteur 35 mm.  Ils vous y donnent régulièrement rendez-vous.

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