The Brutalist : le film du mois

À trente-six ans, Brady Corbet est davantage connu du public pour ses rôles en tant qu’acteur ; Mysterious Skin de Gregg Araki, Funny Games U.S. de Michael Heneke, Melancholia de Lars von Trier, Sils Maria d’Olivier Assayas, Eden de Mia Hansen-Løve, Saint Laurent de Bertrand Bonello, ou encore Snow Therapy de Ruben Östlund ; et de fait, son premier long-métrage en tant que réalisateur, L’Enfance d’un chef en 2015, ne fut pas distribué en France, ni son second, Vox Lux, en 2019, malgré de gros castings pour les deux.
Il a donc fallu attendre son troisième film pour l’amener en salle chez nous ; distribué par Universal en France et A24 aux États-Unis ; le titre est The Brutalist. 3h34, avec entracte d’un quart d’heure, où l’on suit l’arrivée sur le sol américain, depuis la fuite d’un camp de concentration d’Europe de l’Est, de László Toth, architecte hongrois formidablement interprété par Adrien Brody.

Plus de vingt ans après Le Pianiste, voir débarquer ce magnifique acteur, à Ellis Island, face à une Statue de la Liberté qui sera toujours cadrée à l’envers ou couchée, ne peut provoquer qu’une vive émotion. La vie fictive de cet architecte du mouvement Brutaliste et du Bauhaus, mis en scène avec ambition, devrait retenir l’attention lors de la prochaine cérémonie des Oscars. Lui qui a déjà remporté le Lion d’argent du meilleur réalisateur à la Mostra de Venise l’année passée. C’est notre film du mois, et on espère que vous n’aurez pas peur de sa durée. Ce serait vous priver d’un très grand film, à voir évidemment en salle, à partir du 12 février au cinéma Les Cinéastes.